dimanche 23 décembre 2007

C’était comment au Pérou?!

C’était pauvre, avec une structure économique informelle, mais au delà du premier regard, c’est un pays d’une grande richesse! Plus d’une fois un Péruvien m’a dit : « on n’est pas riche financièrement mais très riche dans notre cœur »… ça peut sonner « cliché » mais cela décrit bien plusieurs personnes que j’ai eu la chance de cotoyer.

Au début, la vie dans une famille de 17 personnes m’a paru intimidante et je souffrais du manque d’intimité, mais peu à peu, j’ai appris à connaître chacun des membres de la famille et à sentir que j’en faisais moi-même partie. C’est probablement l’expérience que j’ai trouvé la plus difficile au Pérou parce qu’au début je ne me sentais pas très à l’aise, mais c’est aussi une des expériences dont je suis le plus fière d’avoir vécue.

Sur le plan professionnel, je suis très satisfaite du programme que j’ai mis en place avec les coopératives du district, un groupe d’ONGs et la compagnie « Ciment Lima ». Le programme d’épargne /crédit a été créé et devrait démarrer en janvier avec une vingtaine de familles pour réaliser un projet pilote. Ce dont je suis le plus satisfaite c’est que je sais maintenant ce que je veux faire aux cours des prochaines années; la coopération internationale est définitivement le milieu dans lequel je veux progresser.

Et le pays en soit m’a grandement plu. En fait, j’ai détesté Lima, mais adoré le reste du pays! Neuf millions de personnes c’est beaucoup (trop) de monde dans une ville. Imaginez-vous 5 fois la population de l’île de Montréal qui tentent de se déplacer chaque jour sur des infrastructures desuètes et avec un système de transport en commun totalement arièré. D’accord, il faut admettre que Montréal est une île mais Lima a aussi son fleuve, Le Rimac, qui la traverse… Tout cela pour dire que se déplacer à Lima ce n’est pas une partie de plaisir. Heureusement, je n’avais pas a me déplacer très souvent à l’extérieur de San Juan de Lurignacho, le district où j’habitais et travaillais.

Étant une personne qui adore la montagne, j’en ai profité pour voyager à quelques reprises dans la « sierra », la région andine du pays. J’y ai visité les villes de Hauraz, Huancayo, Ayacucho, Arequipa, Cusco et Puno. Chacune de ces villes étaient très différentes les unes des autres, mais possédaient toutes quelque chose de particulier. Huaraz pour ses magnifiques montagnes enneigées, Huancayo pour le voyage de train pictauresque qui nous conduit jusqu’à elle, Ayacucho pour son cachet, son charme et les petits villages qui l’entourent, Arequipa pour son énergie mystique et ses impressionnantes montagnes et volcans qui encerclent la ville, Cusco pour ses couleurs, ses lieux cosmopolitains et bien sûr le Machu Picchu et finalement Puno pour sa proximité au splendide lac Titicaca. Mes parents qui m’ont rejoints pour découvrir Cusco, le chemin Inca et et lac Titicaca et ils ont eux aussi été enchanté par le pays.

Alors me voilà de retour au Québec, heureuse d’être ici pour le temps des fêtes aux côtés de ma famille! Joyeuses fêtes à tous!

mercredi 12 décembre 2007

C'est un retour

Je suis désolée de ne pas avoir donné de nouvelles au cours des dernières semaines...
Je quitte cette nuit en direction du Québec. Je suis prête pour le retour!
L'expérience a été extraordinaire. Je promets un bilan plus détaillé la semaine prochaine.
Hasta Pronto!

lundi 12 novembre 2007

Résumé des derniers mois


Dans le cadre de mon stage, je devais écrire pour Oxfam Quebec un article résumant mon expérience. C'est un petit peu répétitif de certains articles publiés précédemment sur mon blog mais je crois que ça résume bien l'expérience que je vis jusqu'à maintenant.

Chance ou responsabilité ?

J’avais 15 ans lorsque j’ai réellement été confronté à la pauvreté pour la première fois de ma vie. C’était dans le cadre d’un stage de sensibilisation à la pauvreté de deux semaines au Nicaragua. Organisé par mon école secondaire, ce stage englobait toute une préparation mentale et technique, mais il n’y a rien comme aller sur le terrain et constater la condition de ses propres yeux. J’avais été témoin de situations de pauvreté au Québec à travers le bénévolat que j’avais fait dans quelques organismes communautaires mais la vision d’une pauvreté omniprésente, sans organisme ou aide sociale pour supporter une population entière, m’a grandement marquée.

Je n’ai cessé de me questionner à savoir ce qui me différenciait d’un enfant Nicaraguayen, d’un jeune Somalien ou d’une adolescente du Yémen. Pourquoi ai-je le choix, aussi banal soit-il, de manger au déjeuner du pain au beurre d’arachide, au nutella ou à la confiture, alors que ce Nicaraguayen, ce Somalien et cette Yéménite n’auront probablement jamais ce choix à faire ; il mangeront ce qu’il pourront se mettre sous la dent. Est-ce une chance d’être née au Canada, un pays où règne la démocratie et où ils existent des supports sociaux pour manger, se loger et étudier?

Pour moi, être Canadienne représente une responsabilité, je le perçois comme un devoir d’utiliser ces structures politiques, cette liberté d’expression et cette « réputation » et crédibilité dont nous jouissons en tant que Canadiens sur la scène internationale. Grâce au programme de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ) de l’Agence Canadienne de Développement International j’ai actuellement l’opportunité de vivre et travailler 6 mois dans une ONG de Lima au Pérou. Plus précisément, je réalise ce stage à travers le Club 2/3, la division jeunesse d’Oxfam Québec.

Je suis arrivée à San Juan de Lurigancho, un district d’un million d’habitants en périphérie de Lima, à la fin du mois de juin 2007…juste à temps pour vivre l’hiver humide et gris de Lima ! Comme le district est très populeux, la possibilité de louer un appartement ici était quasi inexistante ; la solution était donc de s’intégrer à la vie d’une famille du quartier et de partager leur quotidien durant les 6 mois de la durée du stage. Ma famille d’accueil est composée de la grand-mère, ses 4 enfants et conjoints et les petits-enfants… 17 personnes en m’incluant ! Comment décrire cette expérience ? C’est intense mais tellement riche en même temps! Les jeunes sortent peu à l’extérieur de la maison (les filles ne sortent pas du tout) et c’est donc toute une aventure et un immense plaisir d’aller jouer au soccer avec les 6 enfants de la maison durant les fin de semaines.

Sur le plan professionnel, je travaille au « Consejo de Desarrollo del Cooperativismo » (CODECO), une ONG créé en 1998 pour développer le coopérativisme à San Juan de Lurigancho et favoriser le bien-être social et économique de la population. La première partie de mon mandat consistait à établir une alliance avec une université de gestion de Lima pour que des étudiants viennent réaliser des stages pratiques avec des jeunes entrepreneurs du district qui démarrent leurs petites entreprises. Une entente a été formalisée avec l’une des principales universités de gestion du pays, La Pacifico et à partir du prochain semestre, 27 étudiants encadreront 9 entreprises du district.

La seconde partie de mon mandat, plus ambitieuse, consiste à créer un programme d’épargne-construction pour tout le district de San Juan de Lurigancho. Le système est basé sur l’épargne hebdomadaire des habitants désirant améliorer leur maison (mettre un toit, faire une ampliation, construire un second étage, améliorer leur cuisine ou leur salle de bain, etc.) Le tout se fait à travers les trois principales coopératives d’épargne et de crédit du district et en collaboration avec CENCA, une ONG spécialisée en urbanisation, avec l’Université Nationale d’Ingénierie et avec Estrategia, une ONG qui travaille avec une technique constructive particulière.

Dans les régions urbaines du Pérou, la grande majorité des habitants construisent leurs maisons avec des briques rouges. Le programme d’épargne-construction actuel propose l’utilisation de matériaux de ciment résistant au tremblement de terre qui peuvent être construit par la population même. C’est donc dire qu’il y a création d’emploi pour la fabrication de bloques, de dômes pour le toit, de poutres et d’escaliers, tous en ciment. De plus, ce projet propose la collaboration avec un refuge de femmes pour que ces dernières soient formées à gérer et opérer l’atelier de fabrication. Pour le participant au programme d’épargne et d’amélioration de maisons, ces matériaux du ciment sont mois chers que les matériaux traditionnel et permettent l’auto-construction ; en plus d’être produit par une main d’œuvre locale.

Dès le début du programme, le participant peut rencontrer un stagiaire architecte ou ingénieur de l’Université Nationale d’Ingénierie et évaluer le coût de l’amélioration qu’il veut apporter à sa maison. À partir de ce moment, le participant doit épargner de manière hebdomadaire une quantité fixe qu’il a lui-même déterminée. Après les trois premiers mois, s’il a démontré une constance rigoureuse dans ses dépôts, la coopérative peut lui faire le crédit nécessaire pour qu’il réalise l’amélioration à sa maison.De plus, nous sommes en train de formaliser une entente avec le gérant général de l’association Atocongo, la division sociale de Ciment Lima, pour obtenir le ciment à prix réduit.

Durant les 2 premiers mois de travail sur ce projet, il n’y avait que mon amie architecte, Nara, et moi qui y travaillons à temps plein. Au cours des 3 dernières semaines, d’autres acteurs ont commencé à réellement s’impliquer et à croire en la faisabilité et viabilité du projet. Ce n’est plus « le projet de Nara et Geneviève » mais bien le projet des gens de San Juan de Lurigancho. Lorsque je quitterai le pays dans un peu plus d’un mois, j’espère que chacun des acteurs verra le projet comme le sien, comme celui de sa communauté.

Ce fût une décision un peu téméraire d’entreprendre ce projet avec moins de quatre mois à faire en sol péruvien Peut importe le résultat, nous aurons créé une collaboration entre divers acteurs de développement. Ces forces inconnues qui se seront réunis pourront certainement réaliser de grandes améliorations pour les gens de ce district au cours des années à venir. D’un point de vue personnel, j’ai appris énormément. J’ai identifié un peu mieux mes forces et mes faiblesses, connu une culture très riche et partagée une expérience des plus enrichissante avec une famille péruvienne. En plus et surtout, je me suis confirmée que je voulais œuvrer dans le domaine de la coopération internationale durant les années à venir.

Lorsque j’avais 15 ans, être confrontée à cette pauvreté au Nicaragua a semé une graine et jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas idée du temps que prendrait cette semence à germer. Ce qui est important, c’est que maintenant, j’ai cette conscience, ces images des gens qui s’efforcent de vivre dignement et j’ai ce désir immense de faire parti du changement, de cette transformation vers un monde juste. C’est ma responsabilité, notre responsabilité, de faire de notre monde, un lieu où il fait bon vivre pour tous.

lundi 29 octobre 2007

Une île flottante sur le lac Titicaca, le chemin Inca, un enfant vivant le long du chemin, mes parents et notre groupe de randonnée

L'avion a atterri ce matin à Lima et c'est un ciel gris qui m'a accueilli... le ciel bleu et le soleil me manque déjà...

Demain, il y aura une réunion générale avec tous les acteurs du projet d'amélioration du logement et nous saurons si ce projet passera du papier à la réalité.

D'ici là, voici quelques photos du voyage que j'ai fait dans le Sud du pays en compagnie de mes parents et de Nara.



Lever de soleil sur le chemin des Incas, Le Machu Picchu, Papa dans le Waypicchu, trendy Cusco et la Place d'armes




samedi 27 octobre 2007

Le paradoxe d'une vie

Vendredi dernier mes parents sont arrivés au Pérou pour y passer une semaine en ma compagnie et celle de Nara. Le programme était chargé: vendredi soir, nuit dans ma famille d'accueil à San Juan de Lurigancho, puis samedi matin vol en direction de Juliaca, dans le Nord du pays. Le samedi après-midi, nous arrivons à Puno, sur les berges du lac Titicaca. À plus de 3800 mètres d'altitude, nous parcourons tranquilement la ville et un marché d'artisanat. Le lendemain, nous passons la journée sur le plus haut lac navigable au monde et visitons les îles flottantes et l'île de Taquile. La journée est magnifique et les habitants des îles vraiment sympatiques. L'activité principale de ces habitants est le tourisme mais malgré tout, l'expérience est vraiment incroyable; c'est très intéressant de voir comment se construit une île flotante et comment s'y déroule la vie quotidienne.

Le lundi soir nous arrivions à Cusco, aussi appelé le "nombril du monde" par ses habitants. Puis à l'aube le lendemain, nous partons pour marcher le Chemin Inca durant 4 jours. C'était génial! Des paysages magnifiques, une spirutualité axée sur la nature, et bien sur, la visite de la nouvelle merveille du monde, le Machu Picchu. J'ai eu des moments priviligiés avec mes parents où j'ai pu discuter de l'expérience que je vis ici et du futur.

Je demeure à Cusco jusqu'au lundi mais ce matin, mes parents sont repartis en direction du Québec. Je me sens très nostalgique... j'ai l'habitude d'être loin de ma famille mais je sens cette divisions en moi. Il y a ce fort désir de travailler en coopération internationale pour les années à venir mais en même temps, ce goût de mener une vie tranquile au Québec et de voyager de temps à autre... J'ai l'impression que cette volonté de travailler en coopération internationale et ce goût de tranquilité et de confort et un énorme paradoxe. Ça me fait peur quand j'y pense trop... Pour moi, c'est le plus important paradoxe de ma vie...

jeudi 4 octobre 2007

Suivre le courant


Quelqu’un m’a dit un jour, « Si tu as l’impression de nager contre le courant, c’est probablement parce que tu ne prends pas les bonnes décisions ; dans la vie, tu devrais avoir l’impression de nager dans le même sens que le courant, ça devrait couler ». J’ai eu certains épisodes de ma vie où je me suis acharnée sur quelque chose, un but ou une destination que je voulais vraiment atteindre. Et tout un coup, le jour où je réussissais à lâcher prise, tout se plaçait, merveilleusement, d’une manière inespérée, différente que celle escomptée mais souvent meilleure.

En ce moment, avec le projet d’amélioration des maisons, c’est difficile d’avoir une idée préconçue, ou une idée d’une destination parce que le projet est tellement jeune et parce qu’il y plusieurs acteurs impliqués. Mais là s’y trouve la beauté: en le laissant couler dans le sens du courant, il a la possibilité de prendre une forme, une direction et une envergure inespéré. A travers CENCA (l’ong qui travaille en urbanisation) Nara et moi avons connu une architecte qui a sa propre ong, Estrategia. Cette ong utilise la technique de bloques de ciment développée par une entité du gouvernement péruvien. Il s’avère que la technique de production des bloques de ciment est moins couteuse que la brique, moins dommageable pour l’environnement et surtout elle permet l’auto construction. Ce n’est pas surprenant que les grandes compagnies de construction s’opposent à la diffusion de cette technique et qu’elle reste peu connue.

Ainsi, nous nous sommes alliées avec Estrategia, cette ong qui utilise la technique des bloques de ciment et qui prône l’égalité des genres dans toutes ses activités. Cette inclusion de la femme péruvienne dans le processus de la construction du logement est un aspect important du projet. Je m’explique… La semaine dernière, nous sommes allées visiter un projet de construction réalisé para Estrategia dans le Nord de Lima et nos guides étaient toutes des femmes. Elles nous ont expliqué comment elles produisaient les bloques et comment elles construisaient. Ce qui m’a le plus fasciné ce n’est pas la machine ou la mélangeuse mais plutôt la confiance et la détermination sur le visage de ces femmes. J’ai rarement vu des femmes avec tant de certitude, avec un regard si vif; en général la hiérarchie entre l’homme et la femme est omniprésente et la femme est effacée.

Initialement, Nara et moi n’avions pas pensé à inclure cette composante d’égalité des genres dans ce projet mais tout à coup, cette ong avec qui nous travaillons la prône. Dans toutes les formations techniques données par Estrategia, elle exige que le thème soit abordé et elle favorise la participation des femmes dans le processus de construction. Le courant a pris une direction intéressante….

Enfin, la journée de mardi prochain sera une journée décisive puisque nous rencontrerons le gérant général de l’Association Atocongo et nous connaitrons quel sera l’appui de Cemento Lima. Peut importe le résultat, lorsque Nara et moi quitterons le Pérou le 13 décembre prochain, ce projet m’aura permis de croire encore un peu plus qu’il faut faire confiance, se lancer et se laisser guider par ce courant qu’est la vie.

mercredi 19 septembre 2007

De la théorie à la pratique…

Lors de mon dernier semestre à l’Université, j’ai suivis un cours très intéressant de stratégies pour les pays en voie de développement. Dans le cadre de ce cours, j’ai étudié le cas de « Patrimonio Hoy », le programme social de la multinationale mexicaine de ciment CEMEX et j’ai été vraiment inspirée par cette initiative. Oui, il faut se l’avouer, la raison première pour laquelle « Patrimonio Hoy » offre une structure pour favoriser l’épargne et l’accès à des matériaux de construction, est pour élargir sa clientèle et du même coup, son chiffre d’affaire. Mais, au-delà de cette motivation économique, il y a aussi un vocation sociale et une structure qui permet aux moins fortunés d’économiser et d’avoir accès à des matériaux de construction et un support technique pour améliorer leur logement.

Je me suis donc inspirée de ce projet d’une multinationale pour proposer en compagnie de Nara, mon amie Brésilienne qui est architecte, un programme social d’amélioration du logement à San Juan de Lurigancho. Notre projet a été accepté et depuis la semaine dernière nous travaillons pour le démarrer.

Le projet inclus CODECO, l’ONG où je travaille, CENCA, une ONG qui travaille dans le domaine de l’urbanisation, une coopérative de crédit et d’épargne et la multinationale Cemento Lima. Le fonctionnement du projet est le suivant : premièrement, les familles qui désirent améliorer leurs maisons peuvent s’inscrire dans ce programme et faire un apport financier hebdomadaire d’environ 20 Soles (≈$7) dans la coopérative d’épargne. Au bout d’environ 10 semaines, la coopérative remet aux familles la valeur de la totalité des apports en matériaux de construction. Il se remet ainsi des matériaux de construction au 10-15 semaines, et ce durant environ 70 semaines, le temps nécessaire pour améliorer leur maison. La plupart des chiffres sont encore des estimations puisque nous travaillons présentement avec un quartier pour évaluer précisément les besoins et leurs capacités financières.

De plus, nous sommes en pourparlers avec le gérant général de l’Association Atocongo (la division sociale de Cemento Lima) pour établir une entente pour obtenir le ciment à prix réduit. Ainsi, nous utiliserions une technique de constructions avec des bloques de ciment (et non des briques). Par le fait même, les familles seront en mesure de produire les bloques et de construire elles-mêmes leurs maisons ; réduisant considérablement les coûts d’améliorations de leur demeure. Quelques ateliers de formations de CENCA seront donnés aux familles pour leurs permettre d’auto-construire leurs maisons.

Si le projet pilote que nous sommes en train de mettre en branle fonctionne bien, il pourra être implanté dans la douzaine de coopératives d’épargne et de crédits de San Juan de Lurigancho. Je suis vraiment très motivée par ce projet et emballée d’avoir le support de différents acteurs du développement de San Juan de Lurigancho et de Lima.

mardi 4 septembre 2007

¡Hermoso Perù!


La semaine dernière, j’ai profité d’un congé férié pour aller passer 4 jours à Huaraz, dans la cordillère Blanche. J’y suis allée en compagnie de Laurie, mon amie qui est aussi coopérante à San Juan de Lurigancho. La première journée, nous avons visité le site archéologique de Chavin, une civilisation qui s’est développée 900 ans AC et s’est éteint 200 ans AC. Les 3 autres journées, nous avons fait le trek de Santa Cruz, une splendide randonnée de 50 km à travers la cordillère Blanche. L’effet de l’altitude s’est fait sentir mais la beauté des sommets enneigés et du soleil resplendissant compensait largement pour les efforts déployés. La nature, même au-dessus des 4000m d’altitude, était verdoyante et magnifique. Le ciel bleu le jour et merveilleusement étoilé la nuit nous a fait le plus grand bien : ça faisait plus de deux mois que nous ne l’avions pas aperçu à Lima… Je reviens remplie d'énergie et motivée à poursuivre le travail ici à San Juan de Lurigancho.




¡Hermoso Perù!








mercredi 29 août 2007

Bonne nouvelle!

La principale partie de mon mandat consistait à établir une entente avec une université de gestion de Lima pour que leurs étudiants réalisent un stage dans une microentreprise de San Juan de Lurigancho. Hier, j’avais un rendez-vous avec une professeure de l’Université Pacifico pour lui proposer un projet de collaboration entre CODECO et son Université. J’ai eu de la chance parce qu’elle était responsable d’un cours pratique d’accompagnement aux microentrepreneurs.

¡Fenomenal! À partir du prochain semestre académique, en mars, 27 étudiants viendront réaliser un stage avec 9 petits entrepreneurs du district de San Juan. Le programme académique me semble extraordinaire parce qu’il sensibilise l’étudiant à la réalité du secteur informel du Pérou et permet à plusieurs entrepreneurs de recevoir l’appui de 3 jeunes durant 4 mois à raison d’une visite par semaine sur le lieu de travail. Je suis vraiment contente de l’entente et encouragée de constater l’existence d’un tel cours dans une université.

jeudi 16 août 2007

¡TERREMOTO, TERREMOTO!

Hier soir, le pays a été fortement secoué… Un tremblement de terre de magnitude 8.0 sur l’échelle de Richter s’est produit à 150 km au Sud-Ouest de Lima. Plus précisément, il s’est produit dans l’Océan Pacifique face aux villes de Pisco, Ica et Paracas. À Lima, la force du tremblement a été mesurée à 7.5. C’est le plus gros tremblement de terre qu’a connu le Pérou depuis la fin des années 60 et cela explique l’état de panique des gens.

Vers 18h45, alors que la nuit venait de tomber, je me dirigeais seule vers l’arrêt d’autobus pour me rendre à une réunion dans un autre quartier de la ville. Puis soudainement beaucoup de gens sont sortis dans la rue et je pouvais entendre les gens murmurer « temblor, temblor » puis j’ai réalisé que la terre tremblait sous mes pieds… Et les murmures se sont transformer en cris : « ¡terremoto, terremoto! ». J’ai couru jusqu’à un site découvert et me suis arrêté près d’un marchant de fruits. Durant 2 longues minutes, le sol a tremblé, les lampadaires se balançaient et la lumière valsait. C’était vraiment paniquant! Puis, tous avaient leur téléphone cellulaire à la main pour tenter de communiquer avec leurs proches. Mais, les lignes téléphoniques n’étaient plus en fonction… On pouvait lire la panique dans le visage de la majorité des gens. Je suis rapidement retourné dans ma famille péruvienne. Les enfants avaient très peur parce que c’était le premier tremblement de terre d’une telle force qu’ils vivaient. Quant aux adultes de ma famille, ils étaient relativement calme et continuaient à préparer le souper...

Il y a eu plusieurs petites répliques et encore ce matin, le sol s’agite par moment… La ville de Lima et ses habitants ont eu plus de peur que de mal mais les villes de Pisco, Ica et Paracas ont souffert de lourdes pertes, autant au niveaux des vies humaines que des infrastructures. Malgré le fait qu’une vie de perdue en est déjà une de trop, les conséquences auraient pu être encore pires puisque durant quelques heures hier soir, il y a eu une alerte de Tsunami pour les côtes de la Colombie, du Pérou d’Équateur et du Chili. L’état d’alarme a finalement été levé tard dans la soirée.

Alors voilà, j’espère que les répliques s’atténueront et comme la le président Alan Garcia l’a mentionné lors de son discours adressé à la population hier soir, que la sérénité soit avec tous…

lundi 30 juillet 2007

La générosité

Avant mon départ, j’ai rencontré quelqu’un qui travaille en coopération internationale depuis quelques années et m’a dit que les stagiaires retiraient souvent beaucoup plus que ce qu’ils laissaient à l’étranger…

La journée que j’ai vécue la semaine dernière en est un exemple flagrant…

Je suis allée visiter, en compagnie de 6 autres stagiaires Québécois, un projet soutenu par « Les ailes de l’esperance », une fondation qui est financée en partie par le Club 2/3. Le projet est situé près de la ville côtière de Barranca, à 4h au Nord de Lima. Il s’agit de 10 petits villages en zone rurale qui se sont regroupés et ont eux-mêmes demandé du support pour construire un système d’approvisionnement et de filtration de l’eau. Donc le projet est soutenu financièrement par l’organisation québécoise (pour le matériel et la main d’œuvre spécialisée) et la population fait de petite cotisations et fournit toutes la main d’oeuvre non-spécialisée.

La beauté de tout ce projet; en opposition à une ONG étrangère qui arrive dans un pays pour « aider » sans que la population ait manifesée le désir d’avoir du support, c’est que ces 10 petits villages se sont unis pour améliorer leur qualité de vie et ont eux-mêmes solicité l’appui de la fondation. J’ai donc assisté au regroupement de tous ces villageois et c’était vraiment émouvant de voir la force et l’espoir que chacun d’eux possédaient. Chaque président de village a pris la parole pour motiver à ce que tous travaillent de manière unis et croient au projet. Non seulement les présidents nous ont donné l’opportunité d’assister à leur echanges mais et nous ont aussi chaleureusement remerciés de notre visite et nous ont invités au restaurant!!

Plusieurs nous ont dit : "Nous sommes très pauvres matériellement mais très riches dans notre coeur". Je ne peux que remercier ces gens pour cette journée remplie de partage et d’apprentisage...

mardi 17 juillet 2007

La perception

Ce premier regard que l’on porte sur un endroit nouveau, j’aimerais pouvoir l’immortaliser… Vous savez, ce sentiment de dépaysement, ce moment où l’on essaie de trouver des points de ressemblance avec ce qui nous est connu ? J’aimerais pouvoir mettre ce regard sur une pellicule.

Déjà ma perception de l’environnement qui m’entoure a changée. Je ne vois plus ces maisons mal construites, ces inconnus, ces enfants traînant dans la rue, les détritus laissés un peu partout. Je vois maintenant des maisons qui ont été construites fièrement et qui abritent des familles unies et reconnaissantes d’avoir un toit, des gens chaleureux désireux de partager leur culture, des groupes enfants qui peuvent s’amuser des heures avec une simple toupie ou un ballon…

C’est incroyable à quel point la perception qu’on se fait d’un endroit change avec le temps et avec les gens qu’on y rencontrent… Déjà, la pellicule de ce premier regard est bien différente d’une photo que je prendrais aujourd’hui…

mardi 10 juillet 2007

Cet après-midi, a la maison de l’ambassadrice canadienne au Pérou, avait lieu une rencontre avec les volontaires, coopérants et missionnaires Canadiens. Malgré le paradoxe un peu choquant d’être reçu comme des rois alors que nous somme ici pour faire de la coopération et travaillons avec des gens qui ont peine a manger, les échanges y ont été très riches. Durant le dîner, chacun a eu l’opportunité d’aller au micro et de s’adresser aux quelques 80 coopérants/missionnaires pour décrire ce qu’il faisait au Pérou. C’était vraiment intéressant et stimulant de connaître les autres projets.

D’un autre point de vue, c’était surprenant d’apprendre qu’ils y a plusieurs autres Canadiens qui travaillent pour des causes ou des projets similaires et dans certains cas dans le même quartier, et qu’ìl n’y a pas ou peu d’échanges et de collaboration entre les coopérants. Cela ne s’adresse pas spécifiquement aux Canadiens ou aux Péruviens mais je crois qu’en général, plusieurs ONGs gagnerait a échanger et a collaborer davantage. J’ai proposé a l’ambassadrice de créer une plateforme internet pour les coopérants. La réponse ? « C’est une très bonne idée mais avec la bureaucratie il faut voir… »

En attendant que la bureaucratie s’anime, y aura un blog de créé pour que tous les coopérants canadiens au Pérou puissent communiquer et échanger. C’est un début !

vendredi 6 juillet 2007


L'adaptation




Les differences sont grandes mais a la fois tres belles: une famille d'adoption peruvienne, la vie dans un quartier pauvre d'un million d'habitants, un rythme de vie beaucoup plus simple et un mandat de travail dans un environnement ou j'ai encore tout a decouvrir...

Ma "grande" famille d'adoption est composee de 3 "petites" familles de 2 enfants et leurs parents, ainsi que la Grand-maman et sa fille qui se mariera cet ete. Ah, et j'oubliais, il y a aussi un neveu de 30 ans qui complete cette famille de 15 personnes! Ils sont tous tres acceuillants et ont un grand sens de l'humour.

San Juan de Lurigancho est un des districts les plus peuples du Perou. De nos jours, les familles qui s'y intallent sont basees a flan de montagnes et les conditions de vie y sont assez precaires; il y a absence d'eau potable, d'electricite et l'humidite et le froid sont beaucoup plus presents que sur la plaine. Ceux qui sont installes depuis plusieurs annees, comme c'est le cas de ma famille, sont sur la plaine, ont l'electricite, ont generalement une ou plusieurs televisions et ont l'eau un matin sur deux. Le reste du temps, ils utilisent l'eau qu'ils ont accumulee le matin ou il y avait l'eau.

Je ne savais pas trop par ou commencer alors j'ai decide de decrire mon environement immediat mais la semaine prochaine je vous parlerai davantage de ce que je ressens...


En fait, meme si tout va tres vite dans ma tete et que je ressens beaucoup démotions differentes, je me sens bien et je suis heureuse d'etre ici!








jeudi 28 juin 2007

C'est un départ!

Holà!!
Demain je quitterai Montréal vers l'Amérique du Sud. La destination finale? San Juan de Lurigancho, un district en périphérie de la ville de Lima, au Pérou. J'y serai pour environ 6 mois, dans le cadre d'un stage pour jeunes professionnels de l'Agence Canadienne de Développement International. Organisé par le Club 2/3, la division jeunesse d'Oxfam Québec, ce stage se déroulera avec CODECO, une ONG péruvienne qui œuvre dans le domaine de l’entreprenariat coopératif.

Je voudrais que ce stage soit une grande expérience de partage avec les gens avec qui je travaillerai; autant sur le plan professionnel qu’au niveau personnel et culturel. Et je compte bien partager ce que je vis à travers ce blog.

C’est un départ!